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Pourquoi Chartres attire autant : la ville qui monte en flèche

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Chartres n’est pas seulement une ville de patrimoine et de lumière. En 2024, elle s’illustre parmi les communes les plus actives de France grâce à une distinction remarquable : 7e ville moyenne la plus dynamique de France, selon une étude de MyTraffic commandée par l’association Villes de France.
Ce classement, centré sur l’activité des centres-villes, s’appuie sur l’analyse des flux piétons en période de crise sanitaire. Chartres y tire son épingle du jeu grâce à une stratégie urbaine continue et volontariste.

Alors, qu’est-ce qui rend Chartres si dynamique ? Quels sont les leviers de cette performance ? Et que révèle ce palmarès d’une transformation profonde du centre-ville chartrain ?

Un classement basé sur les flux réels de fréquentation

L’étude réalisée par MyTraffic, spécialiste de l’analyse du flux piéton, se fonde sur des données de géolocalisation captées anonymement depuis les smartphones. Elle a recensé les passages dans plus de 180 centres-villes de moins de 100 000 habitants entre mars 2020 et janvier 2021, période fortement marquée par la crise du COVID-19.

Ce classement est donc doublement significatif :

  • Il mesure la vitalité réelle des centres-villes, bien au-delà des déclarations politiques ou des plans d’intention.
  • Il intègre la notion de résilience, c’est-à-dire la capacité des territoires à maintenir une activité urbaine et commerciale malgré la pandémie.

Et la ville de Chartres y figure dans le Top 10 national, à la 7e place, aux côtés de villes comme Vannes, Colmar ou Chalon-sur-Saône.

Pourquoi Chartres se démarque : une stratégie d’attractivité cohérente depuis 20 ans

La dynamique chartraine ne s’est pas construite en réaction à la crise. Elle s’inscrit dans une vision long terme, portée depuis plus de deux décennies par la municipalité. Cette vision repose sur quelques piliers fondamentaux :

Une reconcentration des fonctions au cœur de ville

Plutôt que d’étendre la ville en périphérie, Chartres a fait le pari de regrouper les équipements, services et commerces dans le centre historique. Ainsi, sur les 800 commerces présents à Chartres, 600 sont localisés dans le cœur de ville. À cela s’ajoutent :

  • Un cinéma multiplexe
  • Une médiathèque
  • Un conservatoire
  • Et prochainement, un nouvel Hôtel de Ville et d’Agglomération, ainsi qu’un centre culturel et sportif dans le quartier de la gare modernisé.

Ce choix de recentrage permet de créer du passage, de renforcer la vie urbaine et d’enrichir l’expérience des usagers.

Une accessibilité pensée pour tous les usages

Contrairement à certaines idées reçues, Chartres n’a pas opposé mobilité douce et voiture : elle a construit un équilibre.

  • 5 000 places de stationnement (dont 3 000 en souterrain)
  • Navettes gratuites autour du centre historique
  • Convergence des transports en commun vers le centre
  • Zones piétonnes élargies et terrasses étendues

Cette organisation facilite l’accès tout en apaisant le centre-ville.

Une animation permanente, même en période de crise

L’un des points forts de Chartres est sa capacité à animer son centre-ville, malgré les aléas sanitaires. Grâce à des événements comme Chartres en Lumières et à de nombreuses manifestations gratuites, la ville réussit à maintenir une attractivité culturelle et touristique continue.

Cette animation joue un rôle clé dans la fréquentation piétonne, facteur central du classement MyTraffic.

Un centre-ville vivant, habité, diversifié

La municipalité insiste sur un principe essentiel : les commerces suivent la vitalité de la ville, et non l’inverse. C’est parce que le centre fonctionne bien, qu’il est sûr, propre, animé et accessible, que les enseignes s’y installent.

Mais pour renforcer cette dynamique, encore faut-il que des habitants vivent réellement dans le centre. Or, deux freins freinent cette densification :

  • Le manque de logements disponibles
  • Les loyers commerciaux trop élevés, souvent liés à des immeubles dont les étages sont inoccupés

La ville a donc lancé une politique volontariste pour rénover les immeubles anciens, les rendre habitables, diversifier l’offre (y compris sociale), et équilibrer les revenus entre le commerce de rez-de-chaussée et les étages.

Ce processus permettrait de :

  • Baisser les loyers commerciaux
  • Attirer plus de commerces de bouche
  • Animer les soirées du centre-ville
  • Redonner vie aux places et ruelles du cœur historique

Des chiffres parlants : la preuve par les données

L’étude MyTraffic est soutenue par des données incontestables. En moyenne, 1,67 million de passages mensuels ont été comptabilisés dans le centre-ville de Chartres, même en période de restrictions sanitaires. Les confinements successifs n’ont réduit la fréquentation que de 25 %, preuve de la résilience du tissu urbain.

À cela s’ajoute l’analyse de l’agence Intencité, commandée par Chartres Métropole, qui corrobore les observations de MyTraffic. Cette convergence valide une réalité de terrain : le centre-ville chartrain attire, fonctionne, et se transforme en profondeur.

Un modèle pour d’autres villes moyennes françaises ?

L’exemple de Chartres peut inspirer. Il montre qu’une politique urbaine lisible, cohérente et structurée peut porter ses fruits, même dans un contexte de crise. Ce modèle repose sur :

  • L’investissement dans les infrastructures et l’espace public
  • L’équilibre entre urbanisme, mobilité et commerce
  • Le souci de l’animation et de la vie culturelle
  • La rénovation du bâti ancien et le retour d’habitants

Chartres prouve qu’il est possible de concilier attractivité commerciale, qualité de vie et développement durable.

Chartres ne décroche pas seulement une 7e place sur un palmarès. Elle confirme surtout qu’un centre-ville vivant, habité et bien pensé est la meilleure arme contre la désertification commerciale. Grâce à une stratégie engagée de longue date, la ville offre aujourd’hui une expérience urbaine complète : animée, accessible, belle, fonctionnelle et résiliente.

Une dynamique à suivre de près, et peut-être… à reproduire ailleurs.